Les TCL de Prague

En vraies radines que nous sommes, Steph et moi, on ne prend jamais le taxi, symbole de l’assistanat des touristes. Nous, on adore se prendre la tête avec les bus, tram et métro, le déchiffrage de la carte et des noms de stations. Enfin surtout moi, puisque Steph et l’orientation…Ce qu’on préfère par-dessus tout, quand on est complètement crevées, qu’on ne peut plus mettre un pied devant l’autre (et il nous en faut beaucoup parce qu’on est pas des lopettes !) c’est prendre n’importe quel tram et regarder la ville par les fenêtres et les gens dans leur vie quotidienne. Si bien qu’une fois, à Milan (je ne sais plus quelle année), on avait décidé un jour de pluie de se poser dans le tram qui emmenait à la fac d’économie (non ce n’était pas pour aller dénicher le fils Gucci !!!!). On commattait à moitié quand le tram s’arrête et que le chauffeur nous baragouine un truc en italien, sans que j’ai eu le temps de connecter la case « l’autochtone-me-parle -> se-concentrer ». Là, on voit tous les gens descendre du tram, donc forcément on fait pareil, comportement de masse quand tu nous tiens. Donc nous voilà dans un quartier, comment dire, pas du tout touristique, tout juste marqué sur ma carte. Je ne sais plus trop comment on a fait pour retrouver notre chemin, mais j’ai dû brancher le GPS automatique et on a dû y aller à l’intuition.
Ce genre d’aventure ne nous est pas arrivée à Prague. Mais on a dû utiliser toutes les lignes de tram et de métro. On aime bien les vieux trams, comme ceux qu’il y avait à Milan avant qu’ils ne les changent, ou comme ceux de Prague.

Certes ergonomiquement, ce n’est pas le top, mais ça a son charme non ? Vachement plus joli que l’espèce de ver de terre blanc qui se balade à Lyon. Au moins, ces vieux trams, ils passent plus souvent qu’à Lyon, c’est quand même rare d’attendre trois plombes et en plus y’a toujours de la place pour monter. Bon certes, faut t’équiper de ton grappin et vérifier que la cordée est bien attachée (Steph t’es là ?)… D’ailleurs, petite parenthèse, à Prague, même les vieux, ils prennent le tram. Des fois, je me demande comment ils font pour monter ou ne pas se vautrer en descendant. Je pense qu’à tous les arrêts, il y a de bonnes âmes, toujours prêtes à pousser au cul ou à servir de matelas pour les petits vieux qui tombent du tram !!!! Et y’a pas moins de vieux qu’en France, comme quoi il doit pas y avoir tant d’accidents que ça. J’adore ces pays où rien n’est interdit, un petit vieux peut se péter une jambe dans le tram sans qu’il puisse porter plainte contre les TCL ! Bon fin de cette parenthèse tragi-comique.
Et pis, ils ont beau être vieux les trams (limite dater du communisme, enfin bon, là je me lance dans des spéculations datistiques mais en fait j’en sais rien.) et ben ils ont le haut-parleur qui te dit à quel arrêt tu es mais aussi quel est l’arrêt suivant. Comment je le sais ? Parce que je comprends le tchèque malgré les dires de Steph ! Et oui quand la jolie voix du tram dit « Karlovo namesti na stop metro» je sais qu’on arrive non seulement à la place Charles mais qu’en plus y’a le métro. Et quand la jolie voix enchaîne avec « je-ne-sais-pas-comment-ça-s’écrit-mais-je-l’entend-dans-ma-tête » (oui, je suis bien toute seule dans ma tête, bande de méchants) et ben je sais quel est l’arrêt suivant et je dis alors à Steph « prépare les cordes on descend en rappel au prochain » (ils sont vraiment haut les trams !)
Bon sinon que vous dire… Les tickets de bus, ils sont énormes quasiment aussi grands que ceux de St Etienne.Attention, non pas que j’aie mis les pieds là-bas mais une personne coincée-spécialiste-de-blagounettes (qui se reconnaîtra) m’en a offert un… Oui, elle a préféré m’offrir un ticket de bus de St-E plutôt qu’un sac Longchamp… Allez savoir pourquoi. Enfin, bon ils ont de gros tickets, mais ça ne laisse rien inféré sur la taille d’une quelconque partie de l’anatomie des mâles tchèques (ça c’est pour le pervers, si un jour, il daigne venir lire quelques lignes de mon blog). Enfin, bon voilà un aperçu du fameux ticket :

Comme vous pouvez le voir, c’est pas excessivement cher, les tickets pragois. Ouaip, notre ticket, il était valable pour 7 jours (ça existe pas les maxi tickets à Lyon ! En même temps qui resterait 7 jours pour visiter Lyon).Donc c’est important d’avoir un ticket à Prague, parce qu’on s’est faites contrôler ! Assez rigolo d’ailleurs. Un mec, tout ce qu’il y a de plus banal, viens vers moi dans le tram, me baragouine un truc en me montrant une sorte de médaille. Alors moi je me dis, que c’est un mec qui essaie de me refourguer une médaille de la légion d’honneur tchèque qu’il a volée à un petit vieux ; donc je le regarde avec mépris et je lui dis « ne » (ça veut dire non, je précise quand même). Le mec se retourne vers un petit vieux, fait le même cirque qu’avec moi et le vieux sort son ticket. Donc c’est à ce moment-là, que ça percute dans nos petits cerveaux à Steph et à moi. Alors là, commence la quête de la recherche de nos tickets, rangés quelque part dans mon sac, et là, c ‘est pas une mince affaire parce qu’entre les guides touristiques, la paperasse que Steph s’amuse à collectionner, mes plans de la ville et du métro, mon vernis à ongles blanc, mes lunettes Gucci et la bombe anti-agression de Steph, allez trouver deux morceaux de papiers tamponnés.
Mais ne vous inquiétez pas, tout s’est bien passé, j’ai tendu nos tickets chiffonnés avec mon joli sourire et mon bonjour en langue tchèque et c’est passé comme un ticket dans l’oblitérateur (moi aussi, je deviens spécialiste de blagounette !!!!)